à la recherche d'Enya (RP avec Enzo)

Je n’avais pas réussi à oublier ce que j’avais vécu ces dernières heures. Il me fallait comprendre. J’allais donc chercher à retrouver Enya pour qu’elle réponde à certaines de mes questions. Qui était-elle, que voulait-elle ? Qui était cette Nell aux allures encore plus étranges qu’elle ? Et comment se faisait-il qu’elles arrivent en ville au même moment ?

J’errais dans la forêt espérant trouver un indice de son passage quand je vis une chose qui me glaça le sang. Un animal mort. Evidemment, ce n’était pas la première fois que j’en voyais un, mais là, il ne paraissait ni vieux ni malade. Simplement… *Vidé de son sang !* J’approchai et observai à genoux. Il y avait une marque en forme de lune dans le cou de la pauvre biche. Je reculai, prise de vertige. Je voulu fuir, seulement, mes jambes me l’empêchèrent. J’étais statufiée.

Un bruit ignoble attira mon attention à plusieurs mètres de là. Un cri étouffé, une supplication… C’était un animal. J’étais persuadée qu’une autre bête était en train de subir le même sort que celle qui se trouvait à mes pieds. Je courus aussi vite que je le pus en direction des gémissements qui se faisaient murmures. Ce que je vis me donna le sentiment de me trouver au beau milieu d’un film d’horreur.

Une ombre sans forme distincte penchée sur un cerf qui ne bougeait presque plus. Puis, soudain, cette ombre disparut sans que je ne comprenne par quel moyen. Il ne restait plus que la dépouille immobile de la bête. J’hésitai à avancer encore. Peut-être cette créature allait jeter son dévolu sur moi, peut-être allai-je finir comme ces animaux.

Sans y faire attention, je commençais à pleurer en appelant en un murmure le premier prénom qui me vint à l’esprit.

-Enya… Enya, tu es là ? J’ai si peur… Je t’avais dit que je reviendrai. Me voilà. S’il te plaît, dis-moi que tu es là… J’ai si peur, tu sais, une créature est ici, tout près de moi, je l’ai aperçue, elle a tué des animaux. Ne reste pas ici, tu es en danger.

Mes mots n’avaient aucun sens, et n’étaient destinés qu’à me faire oublier que j’étais seule dans ces bois. Cela ne fonctionnait pas, je sanglotais à présent. Mes larmes roulaient le long de mes joues, j’avais froid, très froid. Je ne pouvais plus avancer. Je m’assis finalement sur un tronc couché sur le sol, là où la mousse n’avait pas encore totalement recouvert le tronc. Si une bête rodait, je n’aurais aucun moyen d’y échapper. Je préférai donc rester là, le plus silencieusement possible, en espérant que le monstre avait déjà quitté les lieux, n’étant attiré que par les animaux…

Je chassais. Mon long voyage pour venir jusqu'à Forks m’avait vidé de toute énergie. Je sentis des biches non loin de la et laissant mes sens vampiriques prendre le dessus. Je commençai la traque. Pendant que je vidais ma deuxième proie, une odeur m’interpella. Un étrange mélange. J’entendis des bruits de pas venant dans ma direction, et m’éleva dans un arbre pour me cacher à la nouvelle venue. Une jeune fille, humaine… Qu’elle mélange de senteurs étranges. Son sang sentait terriblement bon. Mais son arôme était gâcher pas deux autres flagrances. Un vampire, je reconnaissais aisément cette odeur. Quand a la deuxième…Quel puanteur ! Elle sentait également le chien. Enfin le loup…

*Alors ils existent vraiment…*

Durant mes longues années de ma nouvelle vie, j’ai souvent entendu parler de ces étrange créature. De ce peuple indien… J’ignorai qu’il y en avait par ici.

J’essayais de calmer mes instincts horribles de prédateur tout en continuant d’observer la jeune fille. Je vis alors ses beaux yeux noirs pleurer. Et entendis sa jolie voix bien que cassé pas le chagrin… Enya ? Créature ? Sur ce dernier point je supposais qu’elle parlait de moi. Je commençais ma descente, doucement a allure un peu plus humaine pour ne pas l’effrayer encore plus. Je la vis se résigner a la présence…

*d’un monstre...*

Je rageais contre cette partie de moi-même que cette jeune fille avait entre aperçut. Je restait a mis hauteur entre le sol et le ciel. Enlevais ma chemise, pour ne pas quelle voit les quelques tache de sang. Essuya mon visage et mes mains avec le tissu pour ensuite le suspendre a une branche. Elle s’assit et je touchais le sol.

Doucement je m’approchais d’elle ne sachant si il valait mieux qu’elle soit consciente de sa présence. Ne voulant pas l’effrayer plus qu’elle ne l’était déjà. J’émis un toussotement, discret certes, mais audible. Une fois a deux mètres d’elle je me stoppais.

*Que puis-je lui dire... Je ne sais pas… J’ai côtoyé beaucoup d’humain pourtant… Pourquoi c’est si dur avec elle ?*

Je le savais pertinemment… Elle avait vu une preuve de ce que j’étais. La pire de toute. Je stressais légèrement, ne voulant pas l’effrayer. Les nuages étant au rendez-vous je n’avais aucun soucis a ce niveau la. J’espérais que mes lentilles cachent assez bien ma couleur d’œil. Souffla un bon coup puis l’aborda.

-Que faite vous seule dans cette forêt ? Vous ne savez pas que c’est dangereux ?

Ma voix était mélodieuse, comme toujours. Mon ton engageant et inquiet. Elle ne bougeait pas je m’avançais donc encore vers elle pour me retrouver assis sur ce tronc également. Son visage était toujours strié de larmes. Et mon cœur bien que mort, se serra. Je m’éloignais un peu d’elle pour ne pas qu’elle ressente la froideur de ma peau. Et lui pausa la question qui me torturer l’esprit.

-Pourquoi pleurez vous ?

Mes yeux, jusqu'à lors dans le vague fixèrent son visage. Attendant patiemment une réponse.

Je la voyais patauger dans ses explications c’en était presque mignon. Je ne pus retenir un sourire.

*Je me demande si elle s’est rendu compte que le fait de réfléchir aussi longtemps la discréditait. *

Ses yeux ne me lâchaient pas. Fixant un coup les miens, un coup le reste de mon visage. C’est rigolo de voir a qu’elle point les humaines sont sensible a la beauté des autres.

*Ce rend elle compte de sa beauté a elle ?*

Elle n’avait pas besoin d’être un monstre pour envoûter. Seul son teint halé la différencier des monstres. Son visage poupins et ses grands yeux noirs la rendaient très charmante. Je la voyais hésiter, sans savoir pourquoi quand j’entendis de nouveau sa voix, sans les tremblements provenus de ses sanglots.

-La troisième ? Serait-ce une de ces personnes qui vous ont laisser cette odeurs de chien ?

J’avais parlé trop vite, me rendant compte qu’elle pouvait mal prendre cette phrase, j’enchaînais sans lui laisser le temps de répondre. Trouvant un mensonge a peu près potable pour justifier ma présence dans cette ville.

-Je passe tout les mois environs, je connais des gens habitants un peu plus loin. Je vais leur rendre visite. Et puis j’aime tellement cette atmosphère, ces paysages, je reste des fois plusieurs jours ici avant de les rejoindre.

Je souriais de manière que j’espérais convaincante. Puis pour rendre mon récit un peu plus crédible, je me décidais à la taquiner.

-Je ne vous ais jamais vu dans le coin non plus vous savez ? Et puis une jeune fille ne devrait pas être seule dans la forêt. Votre famille ne vous l’a pas apprit ?

Je souriais plus franchement, moqueur cette fois si. En espérant qu’elle ne soit pas susceptible. Puis reprenant un peu mon sérieux

-Qui cherchez vous ?

J'attendais sa réponse, en espérant ne pas avoir était trop indiscret...

C’était à croire qu’il me cherchait ! Il me dit qu’il ne m’avait non plus jamais vue dans les parages. Je piquai un far. Je n’aurais pas été si obnubilée par sa beauté mystérieuse, je lui aurais répliqué une de mes phrases assassines, mais je n’en fis rien. Il ne faisait que se jouer de moi. Je rentrai dans son jeu.

-Ho, et bien, je n’ai pas l’habitude de me balader dans ce coin là, mais j’avais l’esprit ailleurs. Je te cherchais peut-être qui sait. Il parait que le destin pousse parfois deux inconnus à se rencontrer.

Je souriais, j’étais fière de ma trouvaille et espérai une réaction afin de juger de l’esprit de ce jeune homme si charmant. Puis je me renfrognai.

*Qu’est ce qu’ils ont tous à me renifler ! Je l’ai vu, il l’a fait ! Il m’a flairée ! J’en suis certaine !*

Je ne sus quand cette envie me prit, mais je pris une mèche de mes cheveux, et la sentis. Je ne sentais rien qui laissait penser que j’avais touché un chien. J’avais simplement ramené Sketch chez mes voisins, mais je ne l’avais même pas caressé, Nell s’en était chargée. Et puis, elle aussi, ainsi que mon voisin semblait penser que je sentais mauvais. Je me décidai.

-Qu’est ce que vous avez tous à me renifler comme ça ! D’abord Nell, puis mon voisin ! Et maintenant toi ! Enya n’a pas eu l’air de me trouver repoussante ELLE.

Je ne sais pour quelle raison, je me sentais furieuse. Peut-être parce que j’aurais aimé plaire à ce garçon. Parce que je me sentais vexée d’une telle attitude. Parce que je semblais être la seule personne à ne pas sentir cette « odeur »… Je fulminais, puis respirai plus lentement pour me rasséréner.

-Et puis, j’aime cette atmosphère moi aussi. Repris-je une fois calmée. C’est le seul endroit où personne ne venait m’importuner… Enfin… jusqu’à aujourd’hui. C’est étrange… vous êtes si pâles tous les trois. Et pourtant, vous semblaient si différents. Et puis vous êtes si beaux…

Je m’empourprai. Je réalisais ce que je disais au moment où mes mots sortaient de ma bouche et me trouvai stupide tout à coup. Je détournai le regard, fixant au loin, quand mon esprit s’évada vers le monstre que j’avais aperçu peu de temps avant. Ma respiration se fit saccadée, je bondis sur mes pieds et priai mon bel inconnu de me suivre avant qu’une bête ne vienne nous tuer.

Sa répartie me fit sourire. Comment une humaine peut être si sure d’elle ? Dans des propos aussi peu convaincant...
Je me refrognais encore après qu’elle ait légèrement secoué ses cheveux... Décidément cette odeur de loup était très désagréable… Elle le remarqua et me passa un léger savon qui me fit sourire également.

*Un chaton en colère.*

J’allais répondre à ces verbiages quand elle me demanda de partir avec elle a cause d’un monstre… Moi donc. Elle commençait déjà à marcher devant moi. Ne sachant pas quoi faire, j’usais de mon pouvoir pour la faire se rasseoir près de moi. Mettant ma main glacé sur la sienne. Je ne voulais pas qu’elle reparte d’un coup.

-Calmez vous demoiselle, rien ne peut vous arrivez tant que vous êtes avec moi.

Mes mots, tellement juste eurent l’air de la calmer un peu. Je me décidais à détendre légèrement l’atmosphère… Enfin pour moi bien sur.

-Reprenons la ou nous en étions vous voulez bien ?

Mon sourire franc cette fois si, converser avec la jeune fille était très agréable… Par ailleurs son prénom serait le bien venu. Mais chaque chose en son temps. Je me mis donc d’abords a répondre a ces dernières phrases.

-Vos fréquentations font votre odeur… Probablement que si vous revoyez Nell après moi elle trouvera que vous puez encore plus. Elle doit avoir un odorats très développé comme moi. Une« malformation génétique » rare mais présente… Cela m'étonne d'en croiser une ici.

Je m’embrouillais dans mes explications tout en restant serein. J’avais cette capacité a me sortir de n’importe qu’elle situation du a ma…race.

-Et sinon… Dis-je avec un sourire mi-charmeur mi-moqueur.

-Comme ça vous me trouvez beau ?

Je fixais intensément ses yeux contemplant sa réaction. Il faut dire que je me sentais flatté bien que je savais cette remarque naturelle pour des yeux d’humaine…

La façon dont ses joues se colorait été troublante. Pas a cause du sang, bien qu’attirant de la jeune fille. Mais cela la faisait encore plus ressembler à une poupée et faisait ressortir ses yeux ébène. Sans vraiment m’en rendre compte et sans le faire exprès ma main resté sur la sienne, caressant ses doigts de tant à autre. C’était d’autant plus agréable qu’elle ne se dégageait pas de mon contact glacé.

*Plus vieille que son age... Peut être, mais je en connais pas son age !*

Un sourire toujours collé sur mon visage. Je l’entendis bégayer une de ses phrases. Adorable. Je me sentais un peu frustré qu’elle fixe ma main et non mon visage, ainsi j’aurais pu mieux l’observer moi-même. Je la vis cependant ce mordre sa lèvre gercée qui avait l’air déjà amoché. Et elle se remit a parler…

Bien entendu elle ne m’avait pas cru… Un peu trop curieuse. Cette curiosité était un défaut, surtout vu ses fréquentations… J’optais pourtant pour une semi vérité.

-Non je n’ai rien de plus crédible désolé. Mon rire s’éleva dans le silence des bois.

-Et sache jeune fille que je voyage toujours seul. Mes amis n’apprécieraient pas que je débarque avec une quelconque autre personne. Pas une de ces jeunes femmes dont tu me parles en tout cas.

Je lâchais sa main et remis une mèche de ses cheveux en place, appréciant leurs textures. Et me décidais a poser des questions moi aussi. Après tout elle n’avait pas l’air de vouloir fuir. Et je n’avais pas forcément envi de la voir partir maintenant.

-Vu ta remarque, je suppose que je peux te tutoyer ? Je lui fis un sourire que j’espérais charmeur.

-Quel est ton prénom jolie demoiselle ?

Je m'arrangeais a ce moment la pour ne pas qu'elle détourne les yeux en plaçant un doigt sous son menton.

*Je veux absolument voir toute ses réactions. Les yeux dans les yeux de préférence... Qu'est ce qu'il m'arrive ? ...*

En temps normal, ces mots m’auraient semblé déplacés, voir risibles. Mais dans sa bouche, ils étaient envoutants. Je bégayai quelques mots inintelligibles avant de pouvoir répondre.

-Je m’appelle Al… Alicia. Et toi ?

Tandis qu’il remettait une mèche de cheveux me tombant dans les yeux -geste qui me troubla, et mon cœur eut alors un raté- je sursautai à l’instant où je constatai qu’il ne portait qu’un simple jeans, alors que j’étais vêtue d’un pull et d’une veste. J’ignorais comment cela ne m’eut pas choquée avant, mais je ne pus retenir mon étonnement.

-Tu n’as pas froid ? M’exclamai-je alors, scrutant son torse parfaitement proportionné, musclé et terriblement attirant.

Je ne pourrais l’expliquer, mais à cet instant, mes mains, hors de tout contrôle, vinrent frôler le bras raide de celui qui se trouvait là et je sentis alors une sensation étrange. Il était glacé, sa peau
paraissait aussi dure que de la pierre, tout en étant aussi lisse que du marbre poli. C’était unique, mais cela ne me dérangeait pas. J’étais submergée par tout un tas de questions, sans qu’aucun mot ne parvienne à franchir le seuil de mes lèvres restées ouvertes.

Je laissai alors retomber ma main, sentant une nouvelle vague de confusion m’envahir. Je me levai alors pour observer cette sculpture vivante, en marmonnant quelques mots trop doucement pour qu’il les entende.

-Mais qui sont ces gens ? Que sont ces gens… Ils ne peuvent pas être… Humains… Mon Dieu, aidez moi, mes hallucinations me reprennent. Laissez moi me réveiller, tout ceci ne peut pas être vrai…

Cette idée me réconforta. Je rêvais. Je n’hallucinais pas, j’étais simplement endormie, et cet homme n’était que le fruit de mon imagination. J’approchai alors de son corps, effleurant ses cheveux de mes doigts curieux, puis déposai un baiser sur ses lèvres désirables.

*Quitte à rêver, autant en profiter, jamais un rêve n’avait été aussi réel. Je sens même son délicat parfum*.

Je fermai les yeux, un sourire au lèvres et patientai. Mon réveil n’allait pas tarder à m’arracher à ce doux songe…

Je souris, sa gène était vraiment quelque chose d’amusant chez elle, tout en la rendant adorable. Elle remarqua mon manque de vêtement

*Un peu longue a la détente… Même pour une humaine*

Cette remarque me fit rire. Quand le contacte de sa main chaude sur mon bras me surpris. Je la regardais avec étonnement, se dont elle n’eut pas l’air de se rendre compte. Elle continua son analyse avec les yeux pendant quel marmonner très bas quelque phrases. Elle pensait sûrement que je ne l’entendrais pas.

*Ainsi elle croit donc rêver… C’est risible de rêver du monstre qu’elle voulait fuir il y a quelque minute*

Je ruminais contre moi-même, contre ma nature. Ses longs doigts fins touchèrent mes cheveux et je ne vis pas la suite venir. Ses lèvres chaude et douce se posèrent délicatement sur les miennes, comme si les ailes d’un papillon m’avaient effleuré. Elle avait les yeux fermés et elle souriait. Toujours persuadé qu’elle rêvait probablement. Je ne savais pas quoi faire, ce baiser m’avait troublé. Mon corps me supplier de lui rendre, de continuer. Jamais je n’avais connu pareille sensation…

*Mais c’est dangereux pour elle…*

A contre cœur je m’éloignais de la beauté brune et la fis se rasseoir à coté de moi. J’avais pour principe de ne pas utiliser mes pouvoirs sur les humains… Mais celle la ne me donnait pas le choix. Il fallait que je reste maître de moi-même. Instinctivement je fis passé un de mes doigts sur ma lèvre. Comme si je pouvais encore ressentir le doux baiser qu’elle m’avait offert.

*Je vais essayer de reprendre la conversation la ou elle en était*

-Enchantée mademoiselle Alicia, je me nomme Enzo, Enzo Willen.

J’essayais de sourire naturellement, bien qu’encore un peu troubler par ses échanges corporels.

-Je n’ai pas froid non, une autre malformation génétique. Dis-je avec un sourire que je voulais moqueur.

Je savais que ce que j’allais faire et dire par la suite était mal. Mais je ne pu m’en empêcher.
Je plaça deux doigts sous son menton et releva son visage pour pouvoir la regarder dans les yeux. Et d’une voix douce je lui dis :

-Tu ne rêves pas Alicia…

Je commençais à m’inquiéter quand elle me tourna le dos

*je n’aurais jamais du lui dire sa ! Quel être stupide que je suis !*

Ce qu’elle murmura ensuite me fit légèrement sourire. Elle n’était pas avarde de compliment à mon égard… Enfin seulement quand elle se parlait a elle… Elle était touchante, à sa manière. Quand elle se tourna je pus enfin respirer un peu plus normalement. Pas pour longtemps cependant. Je n’imaginais pas qu’elle me poserait de telles questions…

*Qui suis-je ? Pourquoi ? Comment puis je lui répondre sans lui mentir, sans l’effrayer… En faisant ce qu’il y a de mieux pour elle…*

Je ne voulais pas lui répondre, pas maintenant. Je la vis s’étrangler dans ses sanglots et je l’entendis me supplier de lui répondre… Je ne tenais plus. Je me levais doucement et fit un pas vers elle. Tendant mon bras pour toucher sa main. Mon contact malgré ma froideur n’avait pas l’air de la rebuter depuis le début, j’espérais que ça ne commencerait pas maintenant.
Pour la première fois de puis longtemps, je ne su que faire. La protéger et lui mentir donc ? Ou lui dire la vérité qu’elle avait besoin d’entendre…

*Elle partira si je lui dis ça. Et elle devinera probablement la vérité sur ses autres rencontre qu’elle a eu l’ai d’apprécier quand même*

C’était un véritable combat intérieur. Pendant que je réfléchissais je caressais doucement sa main, remontant un peu sur son bras de temps en temps, espérant que ce geste la calme un peu. Mon cœur inexistant se serrait un peu plus à chaque sanglot. Je m’approcha encore un peu d’elle me disant que sa veste et son pull la protègerais du froid de ma peau. Je la serrais très doucement mais maladroitement dans mes bras, n’ayant pas l’habitude de se genre de chose.

*Il manquerait plus que je lui fasse mal…*

Je desserrais encore un peu mon étreinte et plongea mon nez dans ses cheveux. Les embrassant au passage puis me mis a murmurer.

-Calme toi Alicia s’il te plait… Calme toi… Je vais t’expliquer je te jure mais calme toi avant je t’en pris…

Ma voix ressemblait a une berceuse chantée à un bébé pour le calmer. J’espérais que ça marche aussi sur cette jeune fille au trait de poupée…

Ses doigts, caressant mon bras, son visage qui s’enfouissait dans mes cheveux… tout ça me semblait si irréel. Comment un être aussi beau, aussi parfait, aussi… étrange pouvait agir ainsi ? Je sentis un baiser furtif, léger, mais bien réel sur ma chevelure. L’haleine d’Enzo était aussi fraiche que sa peau. A croire qu’il était réellement sculpté dans le marbre. Aussi froid, aussi dur, aussi doux. Il allait me dire la vérité.

*Tu parles, il va encore parler de génétique, de modification, d’anomalie… Il n’a qu’à dire que c’est un allien, un loup garou… Ou un vampire tant qu’on y est !*

Je m’esclaffai à cette idée puis me figeai soudain. J’eus un geste de recul et repoussai Enzo qui m’avait calmée en un rien de temps.

*Les vampires aiment le sang… Enya… Enya m’avait blessée pour goûter au mien…*

-Un vampire… soufflai-je alors, effrayée. Tu me prendrais pour une folle si je te dis que je crois avoir rencontré un vampire aujourd’hui ? J’essayais de plaisanter, mais cette idée me paraissait aussi folle qu’effrayante.

Je regardai Enzo afin de voir sa réaction. Allait-il me prendre pour une dingue ? Allait-il encore une fois me rire au nez ? Je penchai la tête afin de rencontrer le regard perdu de celui que je venais de
rencontrer et qui déjà me fascinait.

Elle ne se dégageait pas de mon étreinte et si je n’étais pas damné, j’aurais pu croire à un semblant de paradis. Elle se calma en un rien de temps, sa respiration se fit plus égal. Ses larmes ne coulaient plus. Il était tellement plus simple d’être proche d’elle quand elle était mieux. Instinctivement, je serrais légèrement mes bras autours de son corps, comme pour raffermir ma prise. Elle rigola.

*A quoi pense t’elle ?*

Cette question tournait dans mon esprit depuis que j’avais fait un pas dans sa direction. C’était tellement frustrant de ne pas savoir, de ne pas pouvoir lire sur son visage, dans ses yeux. Mais je n’osais m’éloigner d’elle. Sachant que ce serait probablement la dernière fois que ce fait se produira. Une fois qu’elle sera la vérité.

*Elle partira et ce sera la mieux pour elle.*

Elle se dégagea d’un coup de mon étreinte. Interloqué, je la fixais pour comprendre ce soudain changement d’attitude. Et les mots que je redoutais le plus sortir de sa bouche. « Un vampire ». Ces mots tournaient dans ma tête sans s’arrêter, désorienté, je n’avais pas entendu ce qu’elle avait dis après.

*Comment a-t-elle pu deviner ? Savait elle déjà des choses sur ça ? …*

Mon visage devait montrer ce que je ressentais, vu la manière dont elle m’observait. Je me concentrais pour former un masque impassible pour encaisser la suite des évènements.

-Comment a tu deviné ? Si tu le sais, pourquoi tu me demandes si je te crois Alicia ?

Cette phrase dite d’abord sur un ton dur. Mais ma voix se cassa au moment de prononcer son prénom. Il fallait absolument que je me reprenne.

*Je le savais que je ne devais plus m’attacher autant au humain…*

Puis des choses me revinrent en mémoire… Mais bien sur !

*Je me suis peut être mis dans une mauvaise posture pour rien… Quel idiot !*

Peut être qu’elle ne parlait pas de moi, mais des personnes qui lui on laissé cette odeurs… Enya et Nell !

J’allais lui sortir de nouveau un mensonge pour me protéger quand je me souvins de mes paroles : « Je vais t’expliquer je te jure ». Mes propres mots, comment avais-je pu lui promettre pareil imbécillité ? Décidément cette jeune fille était un danger pour moi, autant physiquement que mentalement. Je commettais erreur sur erreur. Moi qui ais toujours eu cette capacité a me protéger de la perspicacité des humains, voila que je m’emmêle les pinceaux pour ses beaux yeux.

Mais une chose s’imposait dans mon esprit comme une évidence, comme un vœux même.

*Ne pas lui mentir*

Je ne compris pas ce qu’il avait insinué. Qu’étais-je sensé savoir ? Pourquoi était-il si agressif ? Je plaisantais...Evidemment que je n’avais pas pu rencontrer un vampire !

Enya devait… faire partie d’une secte peut-être. J’avais entendu parler de certains fanatiques qui prétendaient que le sang humain avait des vertus pour qui s’en nourrirait. Ils se faisaient appeler vampires puisque, selon les anciennes légendes, et les stupidités à la télé, des créatures surnaturelles tuaient et s’emparaient parfois de l’âme de leurs victimes…

-Je plaisantais Enzo, murmurai-je alors, penaude. C’est juste que… Je crois que… Enfin, lorsque je me suis mordue la lèvre, j’ai été témoin d’une chose plutôt particulière…

*Pourquoi je lui raconte ça moi. Il va me prendre pour une dingue ! Ferme la Al !*

-Enfin, rien de grave… Je ne crois pas aux vampires, j’ai passé l’âge d’être effrayée
par les monstres tapis sous mon lit…

Je souriais, fendant mon visage d’un bout à l’autre, ce qui, à cause du froid et du vent, rouvrit ma plaie sans que je n’y prête grande attention. Seul le petit craquement de peau me fit grimacer. Je passai simplement ma langue sur ma lèvre, et essuyai du doigt, la blessure en remarquant le changement d’attitude d’Enzo.

Il se tendit subitement, s’éloigna d’un pas et fronça les sourcils. Je m’excusai et repris, toujours gênée.

-Ho, ne crains rien, ce n’est pas douloureux. Tu ne supportes pas la vue du sang toi non plus ?

Je marquai un temps puis repris en plaisantant.

-Mon père non plus ne tolère pas ça. Tu l’aurais vu, le jour où je suis tombée de l’arbre et que je me suis fait une fracture ouverte à la jambe !

Il ne semblait pas se détendre. Je ne comprenais pas une telle réaction. Je me tus et le regardai.

Elle s’expliqua, et m’arrangea la tâche par la même occasion.

*Témoin de ? ...*

Un vampire avait tenté de lui faire quelque chose ? Je grognais doucement. Un moyen pour calmer mes nerfs, elle n’avait pas du entendre vu qu’elle ne réagi pas. Elle me fit un magnifique sourire, de ceux qui réchauffent les cœurs les plus glacés en moins d’une seconde. Le mien par exemple. Je fixais ses yeux, illuminés. Puis un très léger craquement ce fit entendre. Et le vent souffla vers moi, amenant avec lui une délicieuse odeur. J’eus un mouvement de recul, malgré mes longues années d’expérience avec les humains, ce genre de petits incidents me mettait toujours à mal. Sa lèvre avait déjà cicatrisé mais son doigt avait toujours une légère odeur de sang.

J’essayais de me détendre et attendit de pouvoir un peu contrôlé ma voix pour lui parler.

-Alicia, met ton doigt dans ta bouche s’il te plait.

Ma demande était irréelle, elle allait probablement la trouver impoli mais il fallait qu’elle le fasse pour que je puisse m’approcher d’elle. Sachant qu’elle risquait de prendre mal cette demande a allure peu orthodoxe. Je me décidais a me servir de certaine de ses caractéristique humaine. Plutôt que d’utiliser mon pouvoir, je trouvais en avoir trop user sur elle.

-Lyli… Tu me permet de t’appeler ainsi j’espère ?

Ce surnom était sorti naturellement. Je ne sais pas pourquoi, ni comment mais il s’était insinué dans mon esprit. Ne sachant pas encore si elle était d’accord pour qu’un inconnu comme moi se permette de lui donner un surnom. Je continuais sans.

-Alicia, fais le s’il te plait. Je te dirais ce que je t’ai promis ensuite. Tout, sans mensonge.

Je fixais ses yeux ébène dans lesquels il était facile de se plonger. Mon expression devait être encore perturbé par cette odeur qui me brûlait la gorge. Mais aussi serein. Ma décision était prise. Depuis une de ses dernières phrases. Il le fallait qu’elle sache.

*Bientôt elle saura tout. Et elle choisira… Le pari est risqué mais il faut qu’elle sache. Il faut qu’elle puissent se protéger de ces monstres…*

Cette pensée me fit une pression au cœur… J’en était un aussi… De monstre.

Aussi bizarrement que l’avait fait Enya, il m’intima de mettre mon doigt dans la bouche. J’obtempérai même si ce genre de réaction me laissait pantoise. Je le regardai sans comprendre ce qu’il disait.

*Mais de quelle vérité parle-t-il ? se pourrait-il que… *

-Je t’écoute. Vas-y, dis moi ta vérité.

Je m’assis de nouveau sur le tronc, et au moment où je m’apprêtai à l’écouter, mon ventre fit un bruit peu féminin, qui me rappela que le temps passait et que le soir tombait. Je regardai alors Enzo, un peu honteuse et souris, attendant patiemment de connaitre enfin sa "vérité".

Je la regardais s’asseoir et se préparer a écouté mon récit. Comme si elle avait deviné qu’il serait long. J’attendis qu’elle fut fin prête. Ce qu’elle me signala très vite. Quand j’entendis un gargouillement. Son ventre. Cela me fit rire.

-Tu ne veux pas rentrer chez toi manger un peu avant Alicia ?

Je ne voulais pas qu’elle prenne sa comme une manœuvre pour ne pas lui compter la vérité. Mais elle était humaine. Elle avait des besoin physique je n’avais pas. Se nourrir par exemple. Et dormir aussi me rappelais-je en voyant la nuit s’étendre sur la forêt.

*Elle a également une famille qui doit l’attendre…*

-Alicia écoute moi, je te promets que je ne me défilerais pas. Mais tu es humaine tu as des besoins. Rentre chez toi, nourris toi et repose toi. Rassure ta famille qui doit t’attendre. Et reviens demain matin. Je serrais la et je te raconterais.

Je m’autorisais un bref sourire.

-Puis tu as rencontré beaucoup de monde étrange aujourd’hui faire le vide ne te feras pas de mal.

Je n’en revenais pas. Il m’a parlé d’une vérité dont je ne sais rien. Il m’a répété plusieurs fois qu’il allait m’expliquer je ne sais quoi, et maintenant, il me renvoyait chez moi comme une vulgaire gamine.

-Tu ne vas pas t’en tirer comme ça. Lui lançai-je, peu amène. Puis, je me redressai.

-Je suis… HUMAINE ? Que veux-tu dire par là ? Et puis, je ne suis pas une gamine ! Je peux très bien attendre un peu avant de manger. Et sache que mes parents… ne sont pas là. Je rentre quand je veux.

J’étais piquée aux vifs. Il avait le don de me calmer, ou de me mettre hors de moi en quelques secondes.

-C’est sûr, tu es bien plus que ça… Murmurai-je pour moi-même…

Je me renfrognai, croisai les bras sur la poitrine en signe de protestation. Je ne bougerais pas d’ici tant qu’il ne m’aura pas expliqué de quoi il voulait parler. Je le toisai, toujours en colère, attendant
qu’il daigne répondre.

Son aire vexée la rendait encore plus touchante. L’image du chaton me revint en tête. Suite a ses paroles, je m’aperçus de ma stupidité encore une fois. Encore une erreur.

*Heureusement que je vais tout lui raconter…*

Sa dernière phrase me rendit nerveux… Que voulait elle dire par la ? Lui faisais je peur ? Elle avait l’air bien décidé à rester ici… Je la fixais ses yeux furibonds son attitude, sa manière de ce placer, elle avait vraiment l’air énervé.

-Désolé, je n’insinuais en rien que tu étais une gamine. D’ailleurs je ne vois pas une gamine en toi sinon… Je ne te raconterais rien..

Je me détournais d’elle, je ne savais comment lui expliquer. Comment ne pas la faire fuir…Je retourna ma tête juste pour voir son visage, juste pour me dire que le jeu en valait la chandelle peut importe sa réaction. Pour elle. C’est donc dos a elle, le regard perdu dans la forêt que je me mis a lui raconté.

-Tu ne vis pas dans le monde que tu crois Lily… Ce surnom me venait naturellement maintenant. Je voulais me sentir proche d’elle au moins pour cette fois… Peut être la dernière.

-Il y a des choses dont tu ne soupçonnerais pas l’existence, mais qui sont belle est bien réelle. Comme les monstres tapis à l’ombre pour ne pas se dévoiler complètement. Comme moi lily. J’en fais partis…Je suis comme eux depuis longtemps. La chose que tu as vue, ces animaux. C'est l'œuvre d'un vampire. C’est moi Alicia…

Je me tus sur ses mots. Je ne savais pas comment elle prenait la chose, je n’arrivais pas a me retourner. Je me contentais alors d’écouter, sa réponse ou le bruit de sa fuite. Je le serais bien assez tôt.

Je restai là, interdite, face à ces révélations plus qu’abracadabrantes. Comment se pouvait-il qu’un être aussi beau puisse être un monstre ? Non, il y avait une erreur. C’était impossible. Je ne pouvais y croire.

-Je ne peux pas y croire. Répondis-je alors entre mes lèvres.

-Si tu es un monstre, pourquoi me le dire ? Pourquoi ne pas me manger comme tu l’as fait avec ces bêtes ? J’ai saigné ! A deux reprises aujourd’hui ! Et personne…

Je me taisais. Enya avait bu mon sang.

-Non, Enya ne m’a pas… Elle a simplement… Et toi, tu n’as pas bougé. Et puis, les vampires ne sortent que la nuit, ils dorment la journée ! et puis, ils ont de grandes canines ! Je t’ai embrassé et…

Une fois de plus, le silence s’empara de moi, sans que je puisse ajouter un mot. Après quelques minutes, je repris.

-Je t’ai embrassé… Je…

J’avais envie de fuir, envie de courir aussi vite que je le pouvais, mais me rappelai alors la rapidité dont avait fait preuve la « créature » pour disparaître. S’il était ce monstre, il me rattraperait sans mal aucun.

*Je suis perdue…*

-Que vas-tu faire de moi alors ? Et, pourquoi m’avoir dit ça… Réponds-moi, je t’en prie…

Je pris une grande inspiration et me munis du peu de courage qu’il me restait pour terminer
sur cette phrase.

-Retourne toi, que je puisse te regarder. Laisse moi voir en toi, montre moi ton vrai visage.

J’avais réussi. Il était en colère. Je le voyais à sa façon de répondre. Peut-être me prendrait-il au sérieux. Quand soudain, il me souleva de terre, me plaqua contre un arbre, me coupant la respiration.

Je suffoquai. J’avais envie de tousser, de me dégager, mais il était fort.

Ses mots s’insinuaient en moi. Enya était comme lui… Nell était… un loup ?

Malgré ma position peu avantageuse, mon esprit continuait de bouillonner.

*alors, c’est pour ça qu’elle comprenait le chien…Mais… mon voisin ?*

Enzo voulait me faire peur. Oui, j’étais persuadée qu’il voulait simplement m’effrayer… Au début, car là, sa fureur avait empli ses yeux, ses mains se faisaient plus douloureuse, sa respiration heurtée, me
glaçait le visage et ses doigts m’anesthésiaient le cou.

-Alors, je vais mourir… Je vais être tuée par un… Monstre ! Tu vas boire mon sang, ou simplement me tuer pour me punir ?